Historique

SA CRÉATION

Il y a longtemps, bien longtemps, dix-huit millénaires à vrai dire, la région de Repentigny reposait sous un immense glacier qui couvrait le nord du continent.

Lorsque les glaces se retirèrent, elles laissèrent de nombreux débris qui recouvrèrent une dépression que les eaux de l’océan Atlantique envahirent formant une véritable mer intérieure. La fonte glaciaire amena, dans cette mer, l’eau douce qui la transforma peu à peu en un grand lac. Puis le continent se releva graduellement, chassant les eaux vers l’océan et dessinant les berges d’un grand fleuve. C’est donc le retrait du glacier qui fera naître le fleuve, le chemin qui bouge, ce chemin d’eau qu’on appellera plus tard le Saint-Laurent.

De la décharge du Lac Ontario à l’océan Atlantique qu’il atteint par un estuaire long de 600 km, le Saint-Laurent draine ses eaux calmes sur plus de 1000 km et sur une largeur qui varie de 3 à 5 km, jusqu’à 15 km à Montmagny. Il marie alors ses eaux à celles de l’océan dont les marées se font déjà sentir à l’île d’Orléans. Tout au long de son parcours, il transporta des sédiments qu’il abandonna le long de la vallée. Naissent ainsi des îles nombreuses, petites ou grandes : l’île de Montréal, les îles de Boucherville, de Varennes, de Verchères et l’Île Lebel. Au large de Repentigny, « ces filles du fleuve » se regroupèrent pour former l’archipel de Repentigny.

Le fleuve traça son lit, il délimita un territoire, la terre accueillit alors ses premiers habitants. Près de l’Île Lebel s’installent des Amérindiens nomades qui utilisèrent le fleuve et établirent des échanges avec d’autres communautés établies aussi le long du fleuve. Ils empruntèrent ce chemin qui bouge suivant le cycle des saisons et la disponibilité des ressources.

SON HISTOIRE

Après avoir sollicité de la compagnie de la Nouvelle-France des terres le long du fleuve Saint-Laurent, Pierre Le Gardeur, Sieur de Repentigny, se voit émettre à Paris, le 16 avril 1647, les actes de concession de la seigneurie qui allait devenir Repentigny. Il est cependant victime d'une épidémie un an plus tard et c'est plutôt son fils Jean-Baptiste qui s'établira sur ses terres en 1670.

Pendant 250 ans, Repentigny ne sera habitée que par quelques centaines de paysans qui y vivront de l'agriculture. En 1677, le premier recensement ne fait état que de 30 habitants.

En 1709, au décès de Jean-Baptiste Legardeur, son fils, Pierre Legardeur, devient seigneur en titre de Repentigny. Pierre LeGardeur concède au prêtre Louis Chaignon, Saint-Sulpice et l'île située dans le Saint-Laurent face à l'église ; l'île sera d'abord appelée l'île du Presbytère et enfin l'île Lebel.

En, 1858, Theophilus Cushing, un marchand de bois du Maine, acquit la terre située en face de l'île et des droits de passage dans celle-ci. Il fait construire un moulin à scie sur sa terre ainsi que deux quais sur le côté nord-ouest de l’île. Son entreprise donna de l’emploi à beaucoup de travailleurs, mais modifia à jamais le paysage. En 1890, le moulin Cushing fut la proie des flammes et la terre fut revendue.

Après avoir été la propriété de la Fabrique pendant environ 250 ans, l’île fut vendue à Télesphore Thouin en 1920. C’est à cette époque que le chenal fut rempli de terre en guise de pont afin de permettre le développement de villégiature sur l’île, la transformant ainsi en la presqu’île que nous connaissons.

Vers 1985, dans le cadre du programme d’assainissement des eaux du gouvernement du Québec, la Ville acquit l’île en expropriant les occupants afin d’implanter une usine de traitement des eaux usées.

De par la proximité du fleuve et la beauté du panorama, le terrain entourant l’usine devenait un lieu formidable pour le développement d’un parc.

En 1992, une grande fête fut organisée pour l’ouverture officielle du parc de l’Île-Lebel, notamment en y créant le premier festival de spectacle pour jeune public. Depuis, le parc s’anime davantage chaque année.